Boxe éducative

La boxe symbolisant un acte de violence primaire, son enjeu éducatif provoque des réactions contrastées. Lorsque certains avancent « mieux vaut qu’ils se battent sur un ring que dans la rue », « ça canalise leur agressivité »…d’autres rétorquent « ils vont apprendre à se battre », « la boxe pour mon enfant ? Quelle horreur ! ».

Au-delà de ces clivages, la boxe n’est ni plus ni moins éducative que toute autre activité. Elle présente cependant des singularités que l’enseignant peut exploiter.

Boxe enfants - académie de boxe citoyenne de Dreux

La boxe est l’une des seules disciplines où le corps du pratiquant est à la fois arme et la cible. Elle permet à un enfant bagarreur d’exprimer son agressivité sans être socialement réprimé. A ce titre, elle peut séduire un public en marge des autres activités sociales. Jouer à se battre et analyser ce jeu paraît plus intéressant que de refouler systématiquement ce comportement dans l’attente qu’il se manifeste.

L’enjeu éducatif est double : conduire l’élève à contrôler ses gestes et surmonter ses inhibitions motrices. La boxe éducative permet de se battre mais exige un strict contrôle des touches. Elle reconnaît les affects propres au duel et les dédramatise. Des réactions émotionnelles peuvent progressivement être perçues, analysées puis surmontées pour progresser.

Pour ce faire, l’activité doit répondre à trois exigences fondamentales :

  1. s’amuser avec son adversaire

  2. ne pas nuire à son adversaire

  3. être sanctionné pour tout comportement violent

La boxe est une école de la vie, où on apprend le respect, la maîtrise et la confiance en soi, on apprend aussi l’humilité en cas de victoire.

Nous ne faisons pas l’impasse d’apprendre aussi à nos boxeurs à perdre, la plus belle victoire est souvent le fruit de fécondes défaites. Savoir perdre, c’est :

Au jeune qui annonce « je veux être champion de France » nous avons l’habitude de répondre : « Fastoche, t’as qu’à être encore là dans 10 ans ! ». Cette réponse en forme de boutade nous y croyons; car c’est rarement le talent qui manque ici à Dreux ou ailleurs, mais la patience.